Maria aime l’accordéon, les films avec Fernandel, le marché des Lices « pour les légumes » et sa Ricoré du matin, les magazines sur la santé, sa voisine, une « jeunette » de 90 ans, Mireille Mathieu et Céline Dion. Mais surtout Maria aime la vie. Elle a la poignée de main énergique et le sourire franc, même si parfois, sa jambe, « elle tire dur ». En mai dernier, elle a soufflé ses cent bougies. Presque toute sa famille était là. Ses enfants, petits-enfants, ses neveux et nièces. Onze personnes qui se pressent autour de la table de la salle de séjour qui est « un peu petite » mais qui finalement contient tout le monde. Elle commente, dans un demi sourire : « Mais comment j’ai réussi à aller jusque là ! Jusqu’à 100 ans ! Je n’en reviens toujours pas. Je n’ai rien fait pour. »
C’est qu’elle en a connu des choses, Maria. Dans sa campagne mayennaise, d’abord, aux côtés de ses frères et sœurs. À Paris ensuite où elle emboite le pas de sa sœur, courageuse et naïve à la fois, « on était des vraies campagnardes » et où elle rencontre son mari. À Rennes, où elle pose ses valises, sa machine à coudre et élève ses trois enfants. Maria, elle a connu le quotidien, les pique-nique du dimanche, la sieste sous les arbres ou la plage de Plestin-les-Grèves. Elle a aussi connu l’extraordinaire, l’arrivée du téléphone, la grand-mère qui tombe dans le puits, le bombardement de l’hôpital de Mayenne, l’avion pour aller en Corse, son seul voyage… J’ai eu un grand plaisir à raconter cette histoire. Maria aussi.
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